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XXVIII
RONDEAUX

rondeau, était jusqu’ici considérée sans raison sérieuse comme l’œuvre de Villon[1].

Peut-on identifier notre poète avec Boniface de Chalant, seigneur de Fenix en Piémont et de Montbreton en Dauphiné, que nous voyons se marier en 1434 avec Marie de Coligny[2]?

Nesson (Jammette de). — Un témoignage contemporain nous apprend que la « belle » Jamette, nièce de Pierre de Nesson, était une poétesse fort admirée au xve siècle. Martin Le Franc n’hésite pas en effet dans son Champion des dames, écrit en 1440 et 1442, à la qualifier « d’aultre Minerve »[3]. Mais aucune de ses œuvres ne nous était parvenue encore ; le rondeau amoureux, adressé à Tanneguy du Chastel, qu’a conservé notre recueil (no lxvii, p. 59), ne suffit pas absolument à justifier cette réputation considérable.

Nièce d’un poète renommé[4] qui fut attaché au duc de Bourbon, Jamette de Nesson devait certainement faire figure à la cour royale : nous ne croyons donc pas nous tromper en supposant qu’elle était la fille d’un certain Jamet de Nesson que nous trouvons, au commencement du xve siècle, valet de chambre et garde des deniers des coffres du roi Charles VI[5] ; elle faisait sans doute partie des dames de corps de la reine ou plutôt de la dauphine, dont les penchants littéraires sont connus.

  1. Éd. P. Jannet, p. 138.
  2. P. Anselme, t. VII p. 150.
  3. Voy. G. Paris, dans la Romania, t. XVI (1887), p. 417.
  4. Sur Pierre de Nesson, voy. l’article de Vallet de Viriville dans la Biographie Didot.
  5. Bibl. nat., Pièces orig., dossier Nesson.