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XXXVII
INTRODUCTION

sée d’après les règles musicales du genre, chante le même texte[1] ; au point de vue littéraire, ils peuvent se diviser en trois strophes ou couplets : la première est composée de 2 ou 3 vers, rarement de 4 ; la seconde n’a qu’un seul vers, suivi du premier vers de la première strophe, formant refrain ; la troisième compte autant de vers[2] qu’il y en a dans la première strophe, le tout suivi de la répétition de cette première strophe tout entière formant refrain. Les vers ont de 2 à 9 et même 11 syllabes, et sont souvent de longueur différente, comme dans cet exemple[3] :

Jamais ne serai saous
De warder les vairs ieus dous
Qui m’ont ocis.

Onques mais si au dessous —
Jamais ne serai saous
 
Ne fu nus cuers amourous
Ne ja n’ert a tant rescous,
Quant muir tous vis.
Jamais ne serai saous
De warder les vairs ieus dous
Qui m’ont ocis.

Les variétés de rondeaux sont nombreuses à cette époque où les paroles sont complètement subordonnées à la musique ; mais on peut cependant remarquer que le type qui s’est conservé jusqu’à nos jours sous le nom de trio-

  1. Schwan, op. cit., p. 127.
  2. Ou plutôt autant de syllabes. C’est ainsi que lorsque la première strophe se compose de 2 vers de 10 syllabes (en tout 20 syllabes), la troisième strophe peut être représentée par 4 vers de 5 syllabes chacun. Voy. Recueil de Motets, t. II, p. 105.
  3. Recueil de Motets, t. II, p. 117.