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ET AUTRES POÉSIES

XXXVIII[1]

(fol. 16 vo)
Par longtemps j’ay[2] nagié en l’onde
De[3] la cruelle mer parfonde
De Fortune, qui par son sort
M’a mené jusques a ung port
5Le plus maudit de tout le monde.

Ung lac y a sans point de bonde,
Qui d’eaue de pleurs tant fort radonde[4]
C’on n’y trouve ne fons ne bort :
Par long temps [j’ay nagié en l’onde
10De la cruelle mer parfonde.]

Sus bous et au[5] millieu je sonde,
Mès de mille lieux en la ronde
Ne treuve nés ung[6] reconfort ;
Donc me souhaide souvent[7] mort
15Pour[8] le grant deul qu’en moy habunde :
Par long temps [j’ay nagié en l’onde
De la cruelle mer parfonde.]

  1. XXVIII. Imprimé dans le Jardin de Plaisance, fol. 74 vo.
  2. Ms. fr. 9223 tay ; Jard. de Plais. temps ay.
  3. Jard. de Plais. En.
  4. Jard. de Plais. Leaue de pleurs si fort y redonde.
  5. Jard. de Plais. Aux boutz et a.
  6. Jard. de Plais. Je ny trouvay aulcun.
  7. Jard. de Plais. Dont desire souvent la.
  8. Jard. de Plais. Par.