Page:Anonyme - Vincent ou le Prisonnier plus malheureux que coupable, 1813.djvu/18

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Ils te consoleront des disgraces amères
Dont veulent t’accabler tes amis, tes confrères.[1]
De toi leur corps altier devrait s’enorgueillir.
Par un oubli coupable ont-ils cru t’avilir ?
Cesse de t’affliger de leur indifférence ;
Leurs injustes arrêts ne sont point une offense.
Souviens-toi que Caton, ce vertueux Romain,
D’un sénat corrompu mérita le dédain.
Comme lui, tu te vois, par un noir artifice,
Dans l’hiver de tes ans en proie à l’injustice ;
Mais si ton ordre veut, par orgueil, t’outrager,
L’opinion publique est là pour te venger.
Toujours de tes devoirs tu connus la noblesse,
Tu servis l’opprimé jusque dans ta vieillesse,
Tu sus calmer ses maux, tu sus briser ses fers :
Tes bienfaits te loueront beaucoup mieux que mes vers.

  1. M. Lefortier n’a pas été compris sur le nouveau tableau de l’ordre des avocats.