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de Robinson Crusoé.

après les boucs : mais je vis que je m’étois trompé dans mon calcul ; car ils se joignirent de tous côtés, faisant tête contre lui ; & il fut assez prudent pour connoître le danger, & ne vouloit pas en approcher.

Le 3. Je commençai mes fortifications, ou, si vous voulez, mon mur ; & comme j’avois toujours quelque soupçon d’être attaqué, je n’oubliai rien pour rendre l’ouvrage bien épais & bien fort.

Notez que, comme je vous ai déjà fait la description de cette muraille, l’omets expréssément ici ce qui en étoit écrit dans le Journal. Il suffit seulement d’observer que je n’employai pas moins de tems que depuis le 3 de Janvier jusqu’au 14 Avril à la faire & à la rendre complette, quoiqu’elle n’eût plus pas vingt-quatre verges d’étendue, formant un demi-cercle, qui prenoit depuis un endroit du roc, & aboutissoit à un autre, & qui occupoit environ huit verges dans son diametre, à le tirer de l’entrée de ma cave jusqu’au point opposé de la circonférence.

Je me fatiguai beaucoup dans cet intervalle de tems durant lequel je me vis traversé par la pluie, je ne dirai pas par plusieurs jours, mais quelquefois des semaines entières & des mois. Il est vrai que je ne me croyois point en sûreté, jusqu’à ce que cette muraille fût finie, & il est aussi difficile de croise que d’exprimer avec quel travail j’étois