Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 17.djvu/105

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bel air d’en apprendre les titres. Monime en ouvrit une, qui avoit pour titre, le Singe Petit Maître. Elle ne douta pas que ce ne fût l’histoire de quelque chevalier lunaire qui devoit être curieuse & intéressante. Elle demanda à Licidas si ce livre étoit bien écrit. Écrit supérieurement, madame ; il est divin. Un éloge aussi complet, dit Monime, annonce que vous l’avez lu avec beaucoup d’attention. Moi ? point du tout ; je vous proteste que je ne m’en donne pas la peine : d’un coup d’œil on voit ce que peut contenir un ouvrage & lorsque le titre plaît, cela suffit. D’ailleurs, il est de monsieur l’Enthousiasme, qui, sans contredit, est un de nos meilleurs auteurs.

Damon qui entra nous interrompit. Que diantre faites-vous donc là, vous autres ? Comment ? dans un boudoir une belle dame, un livre à la main ? Oh ! parbleu, cela est trop comique. Sais-tu bien que ton grand salon est rempli, & que mademoiselle le Nayle est arrivée ? Madame, c’est une galanterie de Licidas ; il aime à surprendre & le fait toujours agréablement. C’est en votre faveur que se donne la fête ; vous allez entendre la plus belle voix qu’il y ait jamais eu. Cette fille fait actuellement les délices de la cour & de la ville ; elle joint à la flexibilité de son gosier, la décla-