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de Milord Céton.

dont le vent seul peut étouffer son ennemi. Ne diroit-on pas qu’il va foudroyer les omoplates de la nature ? Je crains que la terre ne demeure immobile en admirant ses prouesses ; tout doit frémir à l’aspect de son courroux. Je saurois du moins, dit Fanfaronnet, vous faire sentir tout le poids de ma vengeance. Je crois, messieurs, leur dis-je, que vous oubliez la présence de madame & le respect que vous lui devez. Je ne lui en ai point encore manqué, dit Damon, & pense qu’elle ne doit pas trouver mauvais si je repousse les bravades qu’un faquin ose me faire jusques dans mon hôtel. De grace, messieurs, dit Monime en se levant pour arrêter Damon ; finissez, je vous supplie, un discours qui m’inquiéte, & dont les suites pourraient m’offenser. Faut-il d’une misère en faire une affaire sérieuse ? En vérité, je serois désespérée d’être innocemment la cause d’un duel. Vous êtes trop bonne, madame, dit le baron en sortant, de vous intéresser aux jours d’un homme qui ne devrait, en effet, les employer qu’à votre service.

Damon voulut suivre Fanfaronnet ; mais je me joignis à Monime pour l’empêcher de sortir. Je vous tiens sous ma garde, dit Monime, & ne souffrirai point que vous alliez sacrifier votre vie à un faux point d’honneur. Le baron est