Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 17.djvu/141

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employent pour combattre leurs adversaires : enfin ce sont des livres qu’on veut produire pour animer le zèle des gens de parti.

En général, les citoyens ne sont avides que de critique, de puérilité & de misère. La plus grande partie des hommes croiroient se dégrader, s’ils s’occupoient du soin d’étudier les loix fondamentales de l’empire. On peut dire qu’ils ne connoissent non plus leurs droits & leurs priviléges, que certaines gens, la raison & la bonne-foi : philosophie & pedanterie sont pour eux deux mots synonimes ; ils méprisent souverainement toutes personnes qui en s’occupant utilement, trouvent des plaisirs plus parfaits que ceux de dormir le jour, de passer la nuit à table avec des femmes, ou d’étaler le soir, sur quelque théâtre, ou dans les chauffoirs, une figure de poupée, en y débitant machinalement nombre de polissonneries. Il semble que la nature en les formant, n’ait voulu produire qu’une espèce d’animal, qui tient moitié de l’homme, & moitié du singe, leur vie se passe sans réfléchir un seul instant ; elle n’est qu’un enchaînement de partie de débauches, dans lesquelles, sur ma parole, ils ne consultent ni le bien public, ni le leur propre. Ô, vous, monsieur, qui êtes étranger, & dont les usages diffèrent sans doute de