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de Milord Céton.

son fauteuil de Monime, & la regardant d’un air effronté vous ne pouviez jamais mieux faire : il faut que notre déesse vous ait inspiré : je veux, pour l’honneur de son culte, vous faire passer ici quelques jours. Dites-moi, ma charmante, quelle affaire avez-vous ? Je me sens porté d’inclination à vous rendre service. Est-ce là votre mari, poursuivit-il en me regardant par-dessus l’épaule ? Vous ne pouviez mieux vous adresser qu’à moi pour lui faire avoir de l’emploi : c’est sans doute pour cela que vous vouliez vous rendre à la ville : reposez-vous sur moi belle dame, & n’allez pas plus loin. Ce fat ajouta encore un tissu d’autres propos plus impertinens, en accompagnant chaque phrase de grands éclats de rire. Monime excédée de ses grossièretés & pour mettre fin à ses discours trivials, répondit que nous n’avions besoin d’aucune protection, ni d’aucun poste. Nous sommes, poursuivit-elle, des étrangers que la simple curiosité amène : le desir de nous instruire, nous a seul déterminés à voyager dans différentes cours. Cela doit vous coûter beaucoup, dit l’impertinente Validée, qui n’avoit point encore daigné parler : avez-vous un train considérable ? Non, reprit froidement Monime, une trentaine de domestiques composent à peu près toute notre suite.

     Tome I.
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