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de Milord Céton

s’assurer des seuls rejettons d’une famille proscrite par le tyran, dans la vue de les faire périr dans la Tour de Londres.

Hâtez-vous, poursuivit le génie, dès que l’aurore paroîtra, d’aller faire part à Monime de l’important avis que je vous donne ; engagez-la à venir ici se remettre entre mes mains ; calmez tes frayeurs, & ne négligez rien pour la convaincre, que ce château si abandonné & si désert qu’il vous paroisse, est néanmoins le seul lieu de toute l’Angleterre où vous soyez sûr de trouver du secours & de la protection : assurez-là que je suis en état de vous défendre l’un & l’autre contre toutes les forces du royaume. Le génie me quitta en m’invitant de me livrer le reste de la nuit au repos : mais mon esprit trop agité n’en put goûter aucun.

Le crépuscule, qui annonce le retour du jour, commençoit à peine à paroître lorsque je sortis du château : un cheval très-bien enharnaché se trouva à la porte ; je le montai sans crainte & il me conduisit de lui-même chez le Quaker. Je précipitai mes pas vers l’appartement de Monime, qui avoit passé la nuit dans de mortelles inquiétudes. Hélas cher frère, me dit-elle, est-il possible que le soin de mon repos vous touche si peu ? Je ne m’opposerai jamais à tout ce qui pourra vous amuser : par