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de Milord Céton.

QUATRIÈME CIEL.
MARS.

CHAPITRE PREMIER.


Nous arrivâmes dans la planète de Mars à l’entrée de la nuit. Déjà le crépuscule avoit revêtu les campagnes de ses sombres livrées ; le silence marchoit à sa suite ; les animaux & les oiseaux s’étoient refugiés dans les lieux de leurs retraites, il ne restoit que le rossignol qui, accoutumé aux veilles amoureuses, passe les nuits entières à chanter ; Hespérus, conducteur des bandes étoilées, brilloit à leur tête ; le firmament étinceloit de vifs saphirs, & on voyoit la lune s’élever d’une majesté nébuleuse, & avec un port de reine, dévoiler sa tendre lumière, en étendant sur l’obscurité son manteau d’argent. Le génie, poursuivant son vol rapide, nous descendit dans une plaine sablonneuse & aride.

Monime saisie de crainte, pouvant à peine respirer, pria le génie avec instance de ne point s’arrêter dans cette planète : je vous conjure, au nom de cette amitié que vous nous