CHAPITRE VII.
Suite de l’histoire de la princesse Marsine.
Peu sensible aux louanges que je reçus de tous
les courtisans, je me disposai à partir pour rejoindre
Zachiel & Monime, de qui je me flattois
d’en recevoir de plus sincères. Marsine devoit
aussi partager mes soins ; mais je ne pus
penser à cette princesse sans sentir renaître en
moi le plus ardent desir de lui rendre service ;
mon empressement cédant à ce désir, je ne voulus
point quitter le prince Aricdef sans lui faire
le récit des maux qu’avoit soufferts l’infortunée
Marsine ; & pour l’intéresser plus vivement en
sa faveur, je commençai par lui rappeller les
malheurs du roi son pere : je n’ignore point,
ajoutai-je, que le tyran Tracius vous a fait
offrir de partager l’empire qu’il a usurpé sur
Bélus, en vous unissant à sa fille ; mais la grandeur
de votre ame, votre probité incorruptible,
& cet amour pour la justice, vous ont fait mépriser
des propositions qui ne pouvoient s’accomplir
que par d’injustes moyens. Permettez
que j’ose vous dire, seigneur, qu’il naît quelquefois
des occasions que nous présente la fortune,
dont on peut profiter ; lesquelles occa-