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Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 18.djvu/10

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Voyages

par une route large & superbe, dont la poussière est d’or & le pavé de diamans. Ce palais me parut d’abord un globe de feu ; des colonnes de lumières soutiennent des arcades qu’on pourroit prendre pour autant d’arc-en-ciels : ce qui forme une architecture si brillante, que nos regards eurent peine à en soutenir l’éclat.

Après avoir traversé plusieurs pièces, nous entrâmes dans une grande galerie, au bout de laquelle étoit Apollon sur un trône environné de toute sa gloire ; une thiare d’or & des rayons brillans ceignoient son front ; sa chevelure admirable flottoit sur ses épaules, au gré d’un vent léger qu’animoit le zéphir, la jeunesse & les graces animent toutes ses actions, & l’on voit briller dans ses yeux un feu divin qui pénetre tous ceux qui ont le bonheur de s’approcher de ce prince, qui voulut bien, à la prière de Zachiel, tempérer l’éclat de sa majesté que notre foiblesse n’aurait pu supporter.

Au pied du trône étoient rangées toutes les intelligences qui conduisent les différentes évolutions de la nature. Ces intelligences me parurent placées par degrés, selon la noblesse de leur origine & la dignité de leurs fonctions ; leurs corps diaphanes reçoivent toutes les impressions de la lumière qui les pénètre & paroissent en même tems comme une vapeur légère teinte de couleurs fraîches, brillantes & variées.