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Voyages

Chacun d’eux est chargé de traiter les matières qui l’affectent le plus. Monime nous dit qu’elle avoit trouvé fort singulier, dans la visite que nous avions faite de leurs écoles, que Platon & Socrate eussent choisi pour leur partie les matières qui concernent l’amour, & qu’ils se fussent chargés du soin d’en instruire singulièrement les femmes qui, comme je l’ai déjà fait remarquer, participent * à la même éducation ; aussi ne les voit-on point, comme dans les autres mondes, le jouet d’une illusion puérile, ni les esclaves des préjugés ; mais cet avidité qu’elles ont pour les sciences ne sert qu’à les mettre en état de réfléchir sur tous les événemens de la vie, & loin de chercher à s’en parer par un étalage pompeux, elles n’en paroissent que plus modestes.

Ces peuples n’ont ni temples, ni autels ; ils croient que ce seroit diminuer la majesté de la divinité qui est celle qui remplit tout par sa puissance & par ses bienfaits, en renfermant pour ainsi dire cette majesté dans les bornes étroites d’un temple : tout l’univers, disent-ils, annonce sa puissance, sa grandeur & ses biens ; tout l’univers par conséquent doit lui servir de temple & d’autel. Où peut-on mieux connoître & adorer la divinité qu’aux endroits où elle se peint avec plus d’avantage ? C’est pourquoi ils font ordinairement leurs prières dans les plaines les plus spa-