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Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 18.djvu/12

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Voyages

rendre avec la dignité qu’il convient d’employer lorsqu’on fait parler les Dieux. Est-ce à moi à vouloir semer des fleurs ? Le lot des esprits médiocres est d’applaudir dans le secret du cœur, & de laisser aux hommes extraordinaires le soin de célébrer les dieux.

Après que le génie nous eut présentés à ce monarque qui nous fit l’accueil le plus favorable, Uriel vint nous reprendre pour nous conduire chez la princesse Caparisse, une des favorites de ce prince. Nous trouvâmes chez cette princesse les muses & les graces qui s’y étoient rassemblées pour y entendre exécuter un morceau de musique de la composition de Terpsicore.

Lorsque le génie les eut instruites de l’objet de nos voyages, il pria ces belles déesses de vouloir bien nous accorder leur protection, & nous favoriser en même tems de quelqu’étincelle de leurs lumières. Elles parurent extrêmement surprises de la hardiesse de notre entreprise, aucun mortel du globe de la terre n’ayant encore paru dans cette planète non plus que dans les autres, ce qui fit que le génie fut obligé de leur faire part des moyens qu’il avoit employés pour nous y conduire. Il ajouta que nous avions déjà visité plusieurs planètes, ce qui engagea ces déesses, qui aiment un peu à causer, & qui sont naturellement curieuses, de nous faire cent questions, sans presque nous donner le tems d’y répondre.