Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 18.djvu/25

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
21
de milord Céton.

prit, chacun en veut avoir, chacun se forme de nouveaux systèmes, & cette noble simplicité que le bon-sens nous donne, que la raison nous dicte, se trouve abandonnée & semble être proscrite de tous les mondes : on ne demande que des saillies, beaucoup de feu & de vivacité, de ces phrases hyperboliques auxquelles on ne comprend rien, & que ceux qui les composent n’entendent pas eux-mêmes ; ce sont de grands mots qu’on rassemble pour dire des riens qui composent néanmoins des volumes ; mais le bon-sens, si nécessaire au bonheur des hommes, est regardé-comme simplicité, bêtise, timidité, ou manque d’usage ; c’est-là ce qui fait la différence que vous remarquez dans ces fioles : vous en voyez beaucoup dont tout l’esprit s’évapore, parce qu’il n’y a que lui qui soit à la mode ; le bon-sens se conserve pour un tems plus heureux.

Vous devez encore remarquer, ajouta le génie, que cette forêt est partagée en autant de routes que ce soleil éclaire de mondes, & que dans chacune de ses allées, on y voit plusieurs sentiers qui désignent les différentes provinces de ces mondes ; mais pour l’intelligence des ministres d’Apollon, chargés d’examiner toutes les révolutions qu’on voit arriver fréquemment dans les mondes planétaires, on y a gravé sur le premier arbre de chaque allée le nom

B iij