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de Milord Céton.

nouvelles faveurs que je reçois. Des faveurs ! Ah ! quittez ce langage ; vous ne devez pas ignorer que ce n’est qu’à vous qu’il appartient d’en accorder : ainsi, belle Thaymuras, je reçois avec beaucoup de reconnoissance celle que vous me faites de rester à ma cour.

Le séjour que je puis faire dans vos états, reprit Monime, dépend entièrement de Zachiel ; toujours sous sa conduite, je me suis soumise à ses volontés & ne puis, ni ne veux jamais m’en départir. Je vous laisse, madame ; dit le génie, la maîtresse de rester ici le tems que vous voudrez ; je suis sûr que Céton ne s’opposera point à vos volontés, pourvu qu’il lui soit permis de reparoître à la cour. Seigneur, dit Monime, en rougissant, c’est mon frère, & un frère que j’aime tendrement ; c’est une grace que je n’osois vous demander, quoique sûre du respectueux attachement de milord pour votre auguste personne. Votre frère ! madame, reprit vivement l’empereur, que je suis coupable ! Pourquoi me l’a-t-on laissé ignorer jusqu’à présent ? Ah ! divine Thaymuras, me pardonnerez-vous ma vivacité ? Oubliez-la, s’il se peut, pour ne vous ressouvenir que de ma passion, & ne doutez jamais que vous ne vous soyez acquis un plein pouvoir sur toutes mes volontés. Je ne suis point injuste ; que milord reparoisse, j’y con-