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de Milord Céton.

le goût du plaisir : mais ce que je ne puis peindre ni cesser d’admirer, c’est leur humanité désintéressée, c’est ce zèle hospitalier qu’ils ont pour tous les étrangers ; chacun vient avec un tendre empressement vous offrir sa maison, en vous marquant sa joie lorsqu’il obtient la préférence.

CHAPITRE VIII.


On ne rencontre dans ce monde que des points de vue agréables, des paysages rians, des prairies semées de fleurs, des tilleuls & mille autres arbrisseaux qu’agitent le zéphir ; tout respire la simplicité, tour leur rit & forme leur amusement ; l’enjouement, le calme & la fraîcheur ramènent, au déclin du jour, de jeunes filles avec leurs amans qui se rassemblent sur la fougère pour se jurer de s’aimer toujours. Jamais la beauté ne règne avec plus d’empire qu’au milieu des fêtes champêtres ; c’est-là qu’on croit voir les graces sur leur trône, parées de la simplicité que la joie & la gaieté animent. On ne jouit des vrais biens que dans l’innocence & la candeur ; l’amour, l’amitié & la confiance ne se rencontrent qu’où règne la liberté.

O beauté de la nature, s’écria Monime, qui seule avez le droit de toucher le cœur ! Il ne vous