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de Milord Céton.

ces peuples l’ancien amour qu’ils avoient toujours conservé pour cette famille. Plusieurs vinrent se ranger sous les étendards du prince, le proclamèrent roi & marchèrent à sa suite : mais le Sultan à qui le traître Abas s’étoit soumis, apprenant que le prince s’avançoit à grandes journées, qu’il s’étoit déja emparé de plusieurs places importantes, envoya une puissante armée au secours d’Abas. Celle du prince qui s’étoit considérablement augmentée se trouva bientôt à portée de l’ennemi, & l’on donna le signal de la bataille.

Cette bataille fut dès plus sanglantes, les Géorgiens, animés par la présence de leur prince, combattirent avec cette intrépidité qu’inspire la confiance dans le général & l’amour qu’ils avoient pour leur prince. George, animé aussi par plus d’un motif, y fit admirer sa valeur : mais son courage l’ayant emporté trop avant dans la mêlée, il se trouva entouré d’ennemis qui se disputoient la gloire de le prendre. Ce malheureux prince, s’appercevant du danger où sa valeur l’avoit emporté, se donna la mort pour éviter l’esclavage.

Les Géorgiens, accablés par ce coup de désespoir, perdirent entièrement courage, se sauvèrent en désordre, abandonnèrent leur champ de bataille, leurs équipages & toutes leurs munitions aux Turcs qui firent un butin considérable.