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Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 18.djvu/72

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de Milord Céton.

montrèrent la doctrine d’Épicure qu’il a blâmé dans ses écrits : il revint enfin à Rome après la mort de Silla, avec un esprit enrichi de plusieurs belles connoissances, & une santé fortifiée par l’exercice qu’il avoit été obligé de faire pendant le cours de ses voyages.

Zachiel nous conduisit ensuite chez Thucidide ; que nous trouvâmes avec Démosthène ; ce dernier paroissoit étudier les ouvrages de ce grand auteur, dont la narration est toujours simple, claire & naturelle ; mais cette simplicité a quelque chose de noble qui se soutient par la beauté de l’expression & par la vérité dont il ne s’écarte jamais ; éloigné en cela d’Herodote qui l’a précédé, & dont la manière d’écrire est plus divertissante par sa grande variété, & par le tour qu’il donne aux évènemens ou aux choses qu’il rapporte, comme il ne se contraint pas pour la vérité, il lui est plus facile d’amuser & de plaire.

Le génie nous apprit que Démosthène s’étoit prescrit l’usage d’une espèce de morale populaire, dont toutes les maximes se rapportoient au bien public, à la gloire & à l’intérêt de sa patrie ; c’est par cette conduite qu’il s’est acquis, à un si haut degré, la confiance des peuples ; ses avis étoient écoutés comme des conseils salutaires, & il étoit regardé comme le génie tutélaire de la patrie, parce que chacun étoit convaincu qu’il n’ouvroit