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Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 18.djvu/8

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Voyages

ces vallées fleuries, dont l’herbe tendre & la verdure étendoient sur le pré un coloris charmant. Toutes sortes de plantes nouvellement écloses, en développant leurs couleurs variées, paroissoient égayer le sein de la nature & la parfumoient en même-tems des plus douces odeurs. Là on voit l’humble arbrisseau & le buisson touffu s’embrasser l’un l’autre ; ici des arbres majestueux s’élèvent pompeusement jusqu’au ciel ; d’un autre côté, des fontaines dont les bords sont garnis de bouquets & de plantes salutaires.

La variété, la grandeur & la beauté de mille & mille spectacles nouveaux, des oiseaux étrangers à tous les autres mondes, des plantes bisarres & inconnues ; cet assemblage formoit à nos yeux un mélange inexprimable, dont le charme s’augmentoit encore par la subtilité de l’air qui rend les couleurs plus vives, les traits plus marqués : en rapprochant tous les points de vue, les distances en paroissent moindres que par-tout ailleurs, où l’épaisseur de l’air semble couvrir la terre d’un voile ; enfin on peut dire que ce monde a je ne sais quoi de magique & de surnaturel, qui ravit l’esprit & les sens ; le feu divin qui vous anime vous fait tout oublier ; on s’oublie soi-même, on ne sait plus où l’on est ni ce qu’on est.

En avançant dans ce globe lumineux, nous découvrîmes un mont superbe, dont la cime sour-