Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 2.djvu/120

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
115
de Robinson Crusoé.

plusieurs côtés ; de manière qu’en y plantant un petit nombre d’autres, ils se mettoient entièrement à couvert, à moins qu’on ne les cherchât avec beaucoup de soin. Ils demandèrent quelques peaux de chèvres pour leur servir de lits & de couvertures, & elles leur furent données. Étant alors d’un humeur plus pacifique, ils s’engagèrent solemnellement à ne rien entreprendre contre la colonie ; & à cette condition, on leur donna tous les outils dont on pouvoit se passer. On y ajoûta des pois, du millet, & du riz, pour semer ; en un mot, tout ce dont ils pouvoient avoir besoin, excepté seulement des armes & des munitions.

Ils vécurent dans cet état environ six mois, & ils firent leur moisson, qui étoit peu considérable, parce qu’ayant tant d’autres choses à faire, ils n’avoient eu le loisir que de défricher un fort petit terrein.

Quand ils se moirent à faire des planches & des pots, ils furent terriblement embarrassés, & ils ne firent rien qui vaille. Ce fut une nouvelle peine pour eux, quand la saison pluvieuse vint, n’ayant point de cave pour mettre leur grain à couvert & pour le tenir sec ; ce qui faillit à le gâter absolument. Cet inconvénient les humilia assez pour leur faire demander le secours des Espagnols, qui le leur accordèrent très-volontiers. Dans