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Les aventures

dis-je ? vous savez que mon départ ne sauroit être différé ». Hé bien ! me répondit-il, voulez-vous me permettre de parler à ces pauvres gens ? « De tout mon cœur, lui dis-je, & je ne négligerai rien pour appuyer de mon autorité tout ce que vous leur direz ». Par rapport à cela, répliqua-t-il, nous devons les abandonner à la grâce de Jésus-Christ. Notre devoir se borne à les instruire, à les exhorter, à les encourager ; si vous voulez bien me laisser faire, & si le ciel daigne bénir mes foibles efforts, je ne désespère pas de porter ces ames ignorantes dans le sein du christianisme, & de leur faire embrasser les articles fondamentaux, dont nous convenons tous ; j’espère même d’y réussir, pendant que vous serez encore dans l’île.

Je le priai alors de passer au troisième article, sur lequel il s’étoit offert de m’éclaircir. Cet article est de la même nature, me dit-il. Il s’agit de vos pauvres sauvages, qui sont devenus vos sujets, pour ainsi dire, par le droit de la guerre. C’est une maxime qui devroit être reçue de tous les chrétiens, de quelque secte qu’ils puissent être, que la connoissance de notre sainte religion doit être étendue par tous les moyens possibles, & dans toutes les occasions imaginables.

C’est sur ce principe que notre église envoye des missionnaires dans la Perse, les Indes, la

Chine,