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de Robinson Crusoé.

Pour la fille, elle étoit modeste, douce & pieuse ; elle avoit du bon sens, & assez d’agrément ; elle parloit bien, & à propos, d’une manière décente & polie, toujours prête à répondre quand il falloit, & jamais elle n’étoit précipitée à se mêler de ce qui ne la regardoit pas ; elle avoit beaucoup d’adresse pour faire toutes sortes d’ouvrages, & elle étoit si bonne ménagère, qu’elle auroit pu être la femme de charge de toute la colonie. Elle savoit parfaitement bien se conduire avec des personnes d’un certain rang, & par conséquent il ne lui étoit pas mal-aisé de plaire à tous les habitans de l’île.

Nous les mariâmes ce même jour, & comme je lui tenois lieu de père dans cette cérémonie, je lui donnai aussi sa dot ; car je lui assignai à elle-même & à son époux un espace de terre assez considérable pour en faire une plantation. Ce mariage, & la proposition que le jeune homme m’avoit faite de lui donner en propre une petite étendue de terrein, me firent penser à partager toute l’île aux habitans, afin de leur ôter toute occasion de querelles.

J’en donnai la commission à Atkins, qui étoit devenu grave, modéré, bon ménager ; en un mot qui étoit alors un parfaitement honnête-homme, très-pieux, fort attaché à la religion,