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de Robinson Crusoé.

Étant parvenus alors à la latitude de trente-trois degrés, nous résolûmes d’entrer dans le premier port que nous trouverions, & pour cet effet nous avançâmes du côté du rivage. Nous n’en étions qu’à deux lieues quand une barque vint à notre rencontre, avec un vieux pilote Portugais, qui voyant que notre vaisseau étoit européen, venoit pour nous offrir ses services. Cette offre nous fit plaisir, & nous le prîmes à bord. Sur quoi, sans demander où nous avions envie d’aller, il renvoya sa barque.

Nous étions alors les maîtres de nous faire mener où nous le trouvions bon, & je proposai au bon vieillard de nous conduire au golfe de Nanquin, qui est dans la partie la plus septentrionale de la côte de la Chine. Il nous répondit qu’il connoissoit fort bien ce golfe ; mais qu’il étoit fort curieux de savoir ce que nous y voulions faire.

Je lui dis que nous avions envie d’y vendre notre cargaison, & d’acheter à la place des porcelaines, des toiles peintes, des soies crues & des soies travaillées, &c. Il nous répondit, qu’à ce compte, le meilleur port pour nous auroit été celui de Macao, où nous aurions pu nous défaire de notre opium très-avantageusement, & acheter des denrées de la Chine à aussi bon marché qu’à Nanquin.