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Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 20.djvu/51

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on rebâtiſſoit de l’autre, c’étoit un ouvrage éternel, & l’on fut obligé de le quitter, & de recourir à d’autres moyens pour parvenir aux fins qu’on s’étoit propoſées.

Plus l’entrepriſe parut difficile, & plus Sémiramis parut conſtante à conſommer ſes vues. Cette réſiſtance l’inquiéta, & lui fit tenter tous les moyens imaginables pour pénétrer dans les ſouterreins ; elle fit creuſer, & mit à cet ouvrage un nombre prodigieux d’ouvriers. Malgré le travail & la profondeur de ce vaſte puits, l’on ne trouvoit encore aucun veſtige de ce qu’on cherchoit. Le peuple commençoit à murmurer de l’inutilité de cette entrepriſe ; & l’on croyoit qu’on alloit l’abandonner, lorſqu’au bout de ſix mois on atteignit une voûte : on en avertit la reine ; elle voulut être préſente à l’ouverture qu’on en alloit faire. Le peuple ſe mit ſous les armes ; la voûte fut enfoncée, & un détachement fut commandé pour deſcendre dans le ſouterrein : on y trouva une ville entière, auſſi grande que la capitale ; mais elle étoit déſerte. Sémiramis trembla, lorſqu’on lui rapporta cette nouvelle. Les gardes furent redoublés, & l’on fit deſcendre un nombre ſupérieur au premier, afin de faire une recherche plus exacte : c’étoit ce que les ennemis ſecrets deſiroient ; ils avoient