Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 20.djvu/91

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trouvai une[1] veine mobile, où fluoit une liqueur ſi belle & ſi parfaite, que je voulus en trouver la ſource ; elle étoit épaiſſe, & ſa couleur étoit d’or. Mais ce qui m’étonna, c’eſt qu’au lieu de ſuivre la pente naturelle, cette liqueur montoit d’un mouvement égal, & ſe portoit en haut, plus de trois karies en ſuivant ſon cours ; & à meſure que j’avançois dans le ſein de la montagne que des jours obliques éclairoient, le chemin s’élargiſſoit & devenoit de plus en plus rude. La fatigue me fit aſſeoir pour me repoſer ; & en jettant les yeux autour de moi, je vis au travers d’une fente du rocher quelque choſe de ſi brillant, que j’y courus avec vivacité. Je n’eus pas plutôt approché la tête qu’un ſifflement horrible, ſortant de ce funeſte endroit, me fit reculer deux pas : je découvris alors un animal terrible, qui ſe traînoit ſur le ventre, & qui ſe replioit en pluſieurs plis ſur leſquels il ſembloit rouler. Je me mis à fuir de toutes mes forces en remontant la montagne, parce que ce ver monſtrueux étoit derrière moi, & qu’il me ſembloit qu’il précipitoit ſes pas pour me ſuivre. Je regrettai alors de n’avoir pas ſuivi les ſages avis de

  1. Il paroît que l’auteur veut parler de la production de l’or.