Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/114

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guerre, le vin ne nous manquera pas, & nous nous mettrons de bonne humeur.

Aussi-tôt on éleva, par ordre de Dondin, une tente plus haute que les autres, & le roi y étant entré avec ses principaux seigneurs, la fée y introduisit Prenany & le jeune page, & le joueur de flûte, qui suivoit toujours. On servit le souper, qui consistoit en un gros dindon. C’est là mon mets favori, dit Dondin ; on dit même que nous aimons cette viande de père en fils, & que c’est de là que nous tirons notre nom. On apporta des cruches pleines de vin, & le roi s’étant mis au haut bout de la table, fit placer la fée à côté de lui, & le reste de la compagnie s’assit chacun selon sa fantaisie.

Vous voyez, dit le roi, que je vous tiens parole, & que nous ne ferons pas grande chère ; mais vous m’avez surpris, & je n’ai pas eu le temps de faire des cérémonies : nous nous récompenserons sur le dessert. La fée & ses compagnons, qui sortoient d’un grand dîner ; assurèrent le roi, que ce qu’il leur présentoit, étoit suffisant ; & le joueur de flûte, qui voyoit de quoi boire, ne s’embarrassoit pas du reste.

Pendant le repas, le roi Dondin vanta fort la vie heureuse qu’il menoit, & prit à témoin ses courtisans, pour savoir s’ils n’avoient pas tous sujet de se louer de leur sort. Je ne suis