Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/146

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forcé sur son heureux retour : mais comme elle enrageoit au fond du cœur, son impatience fit qu’elle se piqua vivement le doigt avec son aiguille. Elle pressa aussi-tôt la blessure, il en sortit une grosse goutte de sang, & elle témoigna ressentir une grande douleur.

Prenany s’avisa de lui conseiller d’essayer sur le champ la vertu de la pierre noire : la jeune esclave la lui présenta aussi-tôt, & Acariasta la mit dans sa bouche.

Mais il arriva un grand accident en cette occasion. Acariasta étoit malheureuse, & il lui arrivoit toujours, aussi bien qu’à son fils, des choses qui n’arrivent à personne. Quelque lecteur croira d’abord qu’elle avala la pierre, & qu’elle fut perdue, ou qu’elle n’avoir point la vertu de guérir les piqûres d’aiguille, mais ce n’est point cela.

Acariasta avoit sous chaque jarret une fontaine de beauté, pour entretenir la fraîcheur de son teint. La pierre ne sur pas discerner les blessures faites exprès, d’avec celles qui étoient arrivées par accident. Le doigt de la princesse fut à la vérité guéri sur le champ, mais les autres ouvertures furent aussi refermées en même temps, malgré tous les obstacles que l’art y avoir mis. Acariasta, qui s’aperçut de cet effet