Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/220

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joueur de flûte qui la suivoit toujours, & qui le fatiguoit trop.

Quand toute la cour fut rentrée au palais, l’obscurité étoit presque venue entièrement. Mais Cabrioline tira un petit sifflet de sa poche ; au premier coup qu’elle en donna, tous les appartemens se trouvèrent illuminés.

Ce coup de sifflet causa au jeune page un frémissement dont la fée s’aperçut. Ne craignez rien, lui dit-elle en riant, le tambourin n’est pas ici. J’en suis ravi pour la compagnie, dit Agis ; il n’est bon que pour les Dondiniens. Cet homme-là, dit Fêlée, n’est pas des amis d’Agis, il m’a pourtant rendu un si grand service, que je ne puis me dispenser de vous demander de ses nouvelles. Je gagerois, dit Agis, qu’il est mort de lassitude au pied de quelque buisson ; il ne pouvoir pas résister long-temps au métier qu’il faisait. Il ne m’a point quitté, dit Cabrioline, & il ne tient qu’à moi de le faire paroître tout à l’heure. Mais comme nous devons aujourd’hui faire autre chose que voyager ou faire fuir les ennemis, j’ai amené une symphonîe plus douce, & dont vous serez content.