Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/225

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parce que c’étoit toujours les mêmes figures, & qu’il n’y avoir que les airs qui fussent différens. Les dames de Solinie, qui n’avoient jamais vu un pareil spectacle, étoient enchantées, L’amour, qui seul anime les plaisirs, triomphoit dans cette assemblée, & se plaisoit à confondre les scrupules des charmantes Soliniennes.

Le bal avoit déjà duré cinq heures, sans que personne s’en ennuyât ; car la reine d’Amazonie ronfloit dans un coin, & la gouvernante de la princesse dormoit dans un autre, quoiqu’elle fût auprès d’Agis. Mais le jeune page, qui n’aimoit pas la danse, se lassa à la fin ; & pour la faire cesser, il sortir un moment, & revint dire d’un air empressé, que les maris étoient dans une des cours, & qu’ils vouloient absolument entrer. Aussi-tôt toutes les dames, en prenant chacune un jeune homme sous le bras, se sauvèrent comme des oiseaux effarouchés, & rentrèrent chez elles. Elles furent fort contentes de trouver leurs époux endormis, & que le page les eût trompées.

Le roi pensa se mettre en colère, quand il sut qu’Agis n’avoir pas dit vrai ; mais la reine d’Amazonie, qui se réveilla, prit le parti du page, & remontra au roi que les sénateurs viendroient le prendre à la pointe du jour, &