Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/284

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n’avoient point déclaré à personne qui étoit leur père, répondirent qu’ils étoient nés d’une pauvre famille, & que la fortune les ayant conduits à la cour de l’empereur Behram, ce prince avoit bien voulu se servir d’eux dans cette occasion. La reine, ni personne au monde, repartit le ministre, ne croira ce que vous dites : votre air, vos regards, & vos manières font voir que vous êtes d’un sang illustre. Cependant, Messieurs, afin que vous ne soyez plus importunés sur ce sujet, je vous prie de confirmer par serment, que ce que vous venez de me dire est véritable ; car alors que j’aurai rapporté à la reine que vous me l’avez assuré de la sorte, je sais qu’elle ajoutera foi à vos paroles.

Les princes, se voyant pressés de cette manière, tinrent conseil entre eux pour voir quel parti ils prendroient ; enfin, après avoir délibéré, ils jugèrent qu’il valoit mieux dire la vérité, que de faire un faux serment. Ainsi, s’étant approchés de ce ministre, ils lui découvrirent qu’ils étoient fils de Giafer, roi de Sarendip, & le confirmèrent par leur serment. La reine l’ayant appris, en eut une joie incroyable, se persuadant que, par le mariage qu’elle pourroit faire avec l’un de ces trois princes, son royaume seroit pour toujours délivré du malheur de la main. Dans cette pensée, elle les