Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/36

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experts, & cette princesse ne quitta plus son appartement. Elle donna enfin la lumière à une fille qui avoit le plus beau petit visage rond qui se pût voir. Toute la cour étoit assemblée dans cette occasion, & le roi étoit debout au milieu de la chambre, sans dire mot, tant il étoit transporté de joie. Quand la reine se fut un peu tranquillisée, elle demanda ses lunettes, & ordonna qu’on lui apportât la petite princesse, pour la considérer. Mais, en la prenant entre ses bras, les lunettes qu’elle avoit sur le nez, pensèrent tomber. La reine lâcha l’enfant pour les retenir, & la petite princesse tomba à terre.

Ah, morbleu ! s’écria le roi qui songeoit aux lunettes autant qu’à sa fille, voilà la princesse Fêlée. Mais, par bonheur, la petite étoit tombée sur un tapis de pied, & ne s’étoit fait aucun mal. C’étoit la règle que les enfans tinssent leur nom de leur père : on prit pour un heureux augure les premières paroles du roi, & le nom de Fêlée demeura à la princesse.