Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/431

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qui n’avoit point de mine, ne laissa pas de lui donner une veste, & de lui augmenter sa paye, en l’assurant qu’il l’avanceroit. Cela fait, ce prince se retira, & le lendemain il fit avertir toutes les princesses des autres palais de venir dîner avec lui. Elle n’y manquèrent pas ; & durant huit jours ce ne fut que fêtes galantes & que festins, dont la magnificence & les délices surpassoient celles du banquet des dieux.

Pendant tous ces divertissemens, l’amour ne fut pas oisif. Les plus grands Seigneurs de la cour offrirent leur cœur à ces belles princesses, & elles ne furent pas fâchées de se voir aimer. Il se fit des galanteries réciproques, qui produisirent d’abord des intrigues & des jalousies en nombre. Mais comme elles m’éloigneroient trop de mon sujet, je n’en parlerai point ici. Je dirai seulement que l’empereur Behram maria les sept Princesses, & donna à chacune d’elles un des palais qu’il avoit nouvellement fait construire, avec des pensions considérables pour vivre selon leur qualité. Cette générosité fut applaudie de tout le monde, & ne fit pas moins d’honneur à ce prince, que de plaisir à toutes ces princesses ; ensuite il s’en retourna dans sa ville capitale, où il se servit fort utilement de ce précieux miroir contre les dés-