Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/445

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cer sur le cheval, comme elle fit, en biaisant, pour éviter le coup qu’on lui portoit ; & par la pesanteur de son corps, elle abattit le cheval & le cavalier. Elle le tenoit même déjà par sa robe, & tâchoit de le prendre à la gorge, lorsque le prince, qui s’étoit promptement relevé, l’ayant saisi par la patte gauche, qu’elle étendoit pour l’embrasser, lui plongea l’épée pardessous le ventre, jusques dans le foie, en même temps qu’un de se gentilhommes qui étoit à la chasse, étant accouru aux cris horribles que jetoient & le tigre & le soldat, acheva de tuer ce monstre, déjà renversé du coup qu’il avoit reçu.

Après que le roi de Numidie eut fait reposer ses troupes, il alla chercher l’ennemi ; & comme ses coureurs lui vinrent dire qu’on voyoit la cavalerie du prince d’Arcas paroître, il mit aussi-tôt son armée en bataille ; mais ensuite d’autres coureurs l’ayant assuré que ce n’étoit qu’un détachement de mille chevaux, il prit deux compagnies de ses gardes à cheval, & autant de ses compagnies royales, & alla droit à eux, en ordonnant à toute l’armée de le suivre au petit pas. Il trouva cette cavalerie ; il l’attaqua, & la poussa si vigoureusement, qu’elle fut obligée de s’enfuir à toute bride : il en tua quelques-uns des plus mal montés, & en prit d’autres, qui