Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/470

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portaient chacun une tour ou il y avoit des joueurs d’instrumens & des voix qui chantoient des chansons à la gloire du roi & de la reine. Toutes les rues étoient remplies de peuple qui crioit vive le roi ; des fontaines de vin couloient de toutes parts, & chacun témoignoit la joie qu’il avoit de cet heureux mariage.

Quand cette princesse fut arrivée au palais, le roi la conduisit par la main dans son appartement, qui étoit magnifique. La chambre où elle coucha n’étoit ni trop grande ni trop petite ; les murailles étoient en dedans revêtues de pierres fines, dans lesquelles étoient entaillées plusieurs fleurs ; les portières étoient de drap d’or, & quelques-unes de velours rouge cramoisi, couvertes d’une broderie d’or & de grosses perles. Le lit n’étoit pas moins riche ; les quenouilles étoient de pur argent à longue canelures, au dessus desquelles, au lieu de pommes ou d’aigrettes, paroissoient quatre lions de cristal de roche ; les pantes étoient de drap d’or vert, le plus riche qui se travaille en Asie, sans aucune frange, mais en leur place pendoient certains créneaux ou campanes faites de grosses perles orientales ; l’ouvrage en étoit excellent & d’un très-grand prix. La couverture étoit de soie, & la courtepointe d’un riche drap d’or ; les coussins & les oreillers