pondit de manière que le vieillard parut très-satisfait. Le jeune prince pria ensuite le vieillard de contenter à son tour sa curiosité, & de l’instruire, comme il lui avoit promis de le faire, de l’endroit où il le conduisoit, & du bonheur qu’il devoit espérer.
À cette demande, le vieillard leva les yeux au ciel, & jeta un profond soupir. Vous allez entendre, dit-il l’histoire la plus funeste dont on puisse faire le récit. Je suis sûr que vous frémirez vous-même des malheurs dont ma famille a été accablée. Jugez par-là de la peine que je souffrirai, en vous instruisant de mes infortunes. Mais enfin je vous l’ai promis, il faut bien vous satisfaire.
CHAPITRE IX.
L’empire dans lequel j’ai pris naissance, dit le vieillard, est d’une fort grande étendue, & très-peuplé. La ville capitale de ce royaume, où je compte que nous arriverons aujourd’hui, s’appelle Azinie. La langue que l’on y parle n’est pas la même que la vôtre ; ainsi vous n’entendrez rien d’abord aux discours de nos citoyens.