Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/75

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fois dans chaque pièce, à l’un des côtés du théâtre, pour voir danser. J’en vois d’autres qui s’avancent, tandis que les danseurs reprennent haleine, & qui disent des choses que l’on applaudit quelquefois. Cela me fait juger que vos poèmes sont tout à fait intéressans ; j’ai bien du regret de ne pouvoir en profiter.

Ah ! dit Savantivane, si vous ne comprenez rien aux paroles de nos poèmes lyriques, vous n’y perdrez pas beaucoup. Quoique ce soient les principaux ignorans d’entre nous qui y travaillent, & qu’ils ne les composent qu’en s’amusant, c’est la chose du monde la plus fade. Quand on en sait un, on les sait tous, c’est presque toujours le même plan & toujours les mêmes pensées. Vous verrez dans cet ouvrage une jeune princesse amoureuse d’un jeune guerrier, une magicienne est amoureuse du jeune homme ; & quelquefois, pour rendre la chose plus touchante, un enchanteur aime la princesse. Les deux jeunes amans sont tourmentés pendant cinq actes par ceux qui les aiment ainsi malgré eux, & s’unissent à la fin malgré leurs efforts, ou quelquefois se tuent. C’est ce que l’on connoît par le poignard que la jeune princesse porte à son côté dans le cinquième acte.

À l’égard de ceux qui chantent deux ensembles, s’ils s’expriment vivement, ils disent qu’il