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Voyage de Paris

l’architecture, j’aperçus encore, non loin de celui-ci & sur le même point de vue, un autre palais beaucoup plus considérable, tant pour l’étendue des bâtimens, que pour l’immensité des jardins. Ce fut pour le coup que je crus être près de Constantinople, & que c’étoit là le sérail du Grand-Seigneur. Mais un de nos matelots, à qui je demandai à quel degré de longitude il estimoit que nous pouvions être, & ce que c’étoit que ces deux palais, me répondit que, de ces deux maisons, la première appartenoit à madame de Sessac, & la seconde à M. Bernard ; & qu’à l’égard des degrés de longitude il ne connoissoit point ces rubriques-là ; puis il me demanda si je n’allois point à Auteuil, & il fit la même question à tous les passagers les uns après les autres ; ce qui me donna la curiosité de m’informer de ce que c’étoit qu’Auteuil. On me répondit qu’Auteuil étoit cette ville que je voyois devant moi ; que MM. de Sainte-Geneviève en étoient seigneurs, & y avoient une fort jolie maison ; que bien des bourgeois de Paris y en avoient aussi ; qu’il y avoit un fameux oculiste, nommé Gendron, que l’on y venoit consulter de bien loin ; que c’étoit la moitié du chemin de Paris à Saint-Cloud ; & qu’enfin cet endroit étoit bien fréquenté. Il faut avouer, m’écriai-je alors, que si le cœur de la France est