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Page:Antée, revue mensuelle de littérature, 1906-06.djvu/301

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NOTES
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L’amour et le succès — pour qui opère assez minutieusement ces analyses et ces pesées — passent à leur tour dans le compartiment des friperies du sentiment ou de l’orgueil. Le brillant de la gloire déteint... Tout paysan de Normandie appelle son chien César ou Néron ; triomphe suprême : livrer aux niais un nom pour leurs bêtes ; et chaque jour, des meutes de Césars reçoivent les coups de pied de leurs rustauds de maîtres...

En dosant, avec toujours plus de scrupules, la gravité des choses autrefois admirables, on apprend un jour l’inconsistance des colères. L’animosité des gens n’a plus de valeur... Le luxe, ensuite, apparaît une assujettissante fioriture de l’existence et un manque de sincérité, — comme la richesse est une servitude en parade. La littérature, elle aussi, se fripe en prétentions d’oracle à bon compte. Dans le tortillement des interprétations et des variations de la philosophie, on ne découvre plus que joueries d’inventions, concours de solutions possibles, grandiloquentes devinettes et essais imaginatifs : les grandes manœuvres de l ’ingénio­sité des hommes...

Combien alors, la joliesse tendre et indécise du rire d’avril, le long des grèves, au bord de la mer,