doux corps façonné, une gorge admirable, des cheveux fins et longs et que tous ses mouvements, onduleux et rythmés, étaient un beau spectacle d’amour et de plaisir. Mon maître, cette belle dame inspirait tes statues. La taille élégante, le pied et le mollet cambrés, le cou blanc et rond, les souples reins, les hanches un peu longues, enfin la finesse des mains et des traits faisaient de Madame Diane une reine captivante, une Vénus de France plus svelte, plus rose et plus aimable encore que la Grecque ancienne.
Mon maître c’est pour elle que tu fus à Anet et c’est pour toi aussi, qu’un jour d’été clair, du haut de sa haquenée, devant ta honte et ta confusion, elle sourit de la grâce de son gentil visage...
Mon maître tu vécus une vie longue et féconde. Tu fis de grands ouvrages et donnas de beaux enfants. Raphaël, Antoine, Jean et Gervais Pilon furent tes fils chéris ; et ils aimèrent le marbre à l’égal de leur père. Le ciseau invincible que tu laissas tomber c’est eux qui le recueillirent, ô mon maître ! Mais aucun, malgré son art savant, ne sut, comme toi, sculpter le corps nu des déesses ni, dans de beaux fleurons, emmêler au carquois
