à tout gré, le livre de Barrès. Hélas ! les barbares sont venus : n’espérez plus qu’une porte soit ouverte ou fermée. Ce qui était l’aveu d’un sincère esprit, on en fait paradoxe, on y veut voir amusement ironique ; lorsque l’aveu se transforme en thèse, si vous la réfutez, vous êtes un lourdaud, qui ne sait pas les nuances. Ô tempora ! ô mores ! Je ne réclame pas des bûchers, mais je voudrais que l’on pût examiner de bonne foi si les “ propositions condamnées ” sont ou ne sont pas dans un auteur. Je sais bien que pour faciliter certains aveux on outre sa pensée afin d’y mêler du jeu. -Mais c’est une sorte de grâce qui ne plaira qu’au nombre, c’est piètre coquetterie, que de se refuser à sentir le vrai sous le joué : et ne savons-nous pas que le plus souvent l’outrance ne s’avoue dans le langage que pour mieux déguiser à soi-même ou aux autres qu’elle est dans la pensée ? Ne savons-nous pas enfin qu’un secret dessein qui s’avoue pour se déguiser ne se déguise ainsi que pour mieux aboutir ? Ces rhétoriques du cœur sont grossières au prix de celles qu’il faudrait prêter à qui, au dire de Moréas, porte sur les lèvres le miel de Platon.
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ANTÉE