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« Eh ! Quoi, Nastia ?
Je l’avais bien dit ! Vois !
C’est la chance, le sort !
Nous ne sommes plus seuls !
Prends-le, emmaillote-le !
Quel bel enfant ! Dieu le garde !
Porte-le dans la maison et moi, à cheval,
Je vais lui chercher des parrains et des marraines
Au village. »

C’est bien étrange
Ce qui se passe au milieu de nous !
Les uns maudissent leur fils
Et le chassent de leur maison.
D’autres, les braves gens, mettent des cierges,
Achetés avec de l’argent gagné à la sueur de leur front
Et en sanglotant prient
Devant les icônes :
Ils n’ont pas d’enfants !
C’est bien étrange
Ce qui se passe au milieu de nous.

III.

Pour célébrer la fête, trois couples
De parrains et de marraines furent conviés,
Ce soir-là même on baptisa l’enfant
Et on l’appela Marc.

Marc grandit. Nos vieux
Ne savent plus où le mettre,
Où le poser, où le coucher,
Ce qu’ils pourraient bien faire pour lui.
Un an se passe. Marc grandit
Et une vache nourricière
Vit chez eux dans les délices.
Mais une jeune femme aux sourcils noirs,
Au visage pâle
Vint, la pauvrette,
À cette chaumière bienfaisante
Et pria qu’en la prît en service.

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