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Et moi, je n’ai qu’une idée en tête
Et cela seul, je ne l’oublie pas.

Pierre pour obtenir des honneurs balaie les antichambres,
Le marchand moscovite trompe à la mesure.
L’un bâtit sa maison d’une nouvelle manière,
L’autre fait de l’usure : vous plaît-il d’emprunter ?

Et moi, je n’ai qu’une idée en tête
Et cela seul je ne l’oublie pas.

Celui-ci achète continuellement des terrains.
Celui-là importe des races de bestiaux étrangers,
L’un dresse son chien pour la chasse,
La maison de cet autre retentit comme un cabaret de la voix des invités,

Et moi, je n’ai qu’une idée en tête
Et cela seul je ne l’oublie pas.

Le juriste met la loi à son diapason,
À force de disputer la tête de l’étudiant tourne,
Ceux-ci, c’est le fils de Vénus qui les travaille ;
Chaque tête a sa folie spéciale qui la tourmente.

Et moi je n’ai qu’une âme au monde,
Si je mourrais, ça ne serait pas sans y penser.

Celui-ci avec des mensonges tisse un panégyrique,
Le médecin fournit de l’ouvrage aux croque-morts.
Celui-là reste en adoration devant l’as de cœur,
Étienne court au tribunal, comme s’il allait à la noce.

Ô mort terrible, faux impitoyable !
Tu n’épargnes pas la tête des rois,
Tu dévores tout comme l’incendie dévore la paille.
Qui crachera sur toi, fer aiguisé ?
Celui dont la conscience sera pure comme le cristal.

II

Ô toi, petit oiseau aux flancs dorés,
Ne fais pas ton nid si haut !
Place-le sur le vert gazon,
Sur l’herbe fraîche.
Car le faucon au-dessus de ta tête
Plane et voudrait te saisir,


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