es Japonais font remonter chez eux l’origine de la poésie jusqu’aux temps mythologiques de leurs annales. C’est en effet à Isanaghi, le dernier des Génies célestes de leurs dynasties fabuleuses, et à son épouse Isanami qu’ils attribuent la composition de leurs premiers vers. Il n’y a pas à s’arrêter sur de pareilles données, que j’ai d’ailleurs rapportées à titre de documents consultatifs dans les traductions qui forment l’Appendice de ce volume ; mais il n’est peut-être pas impossible d’admettre dans le domaine de l’histoire la mention par les écrivains indigènes[1] de Sosano Ono-mikoto, qui fixa, disent-ils, le nombre réglementaire de trente et une syllabes pour chaque distique, en composant suivant ce système une petite pièce à l’occasion d’un palais qu’il avait fait bâtir dans un lieu sacré de la province d’Idzoumo[2]. Ce personnage appartient, il est vrai, au panthéon de la