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Page:Anthologie japonaise, poésies anciennes et modernes.djvu/49

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XXI
INTRODUCTION.

Kogare-tsŭtsŭ koko-ni matsŭ-o-no yama-no ’ye-wa,
Kimi-ga sŭmi-ka-no so-ba-ni zo ari keri.

Amoureux, je vous attends sur la montagne des sapins,
Venez, ô vous, qui demeurez cyprès (si près).

Le jeu de mots de la pièce japonaise repose sur les syllabes matsŭ-o-no yama, qui désignent d’abord une montagne célèbre du Japon située aux environs de la capitale (Kyô-to), et qui rappellent ensuite l’idée de l’amant qui attend (en japonais : matsŭ « un pin » (マツ) signifie également « attendre » (マツ).

Il faut enfin mentionner, parmi les licences accordées aux poètes japonais, l’emploi d’un assez grand nombre de particules purement euphoniques ou explétives qui leur permettent de compléter la mesure de leurs distiques sans affaiblir la force de l’idée par des mots de pur remplissage. Ces explétives, loin de faire languir le vers, contribuent au contraire à lui donner une allure plus ferme, plus décidée. Les limites étroites entre lesquelles est resserré le poëte suffisent pour rendre d’ailleurs tout abus de ces particules à peu près absolument impossible.


La poésie sinico-japonaise appelée si, considérée au point de vue des règles de la versification, repose complètement sur les principes de la prosodie chinoise. Quelques observations sur la manière de lire ces poésies doivent néanmoins trouver place ici.

Tandis que les Chinois, en lisant leurs pièces de