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DES INSTITUTES COUTUMIÈRES.

Après cela, que TÂlIemagne continue tant qu’elle voudra à s’enfoncer dans les obscurités du moyen fige pour essayer d’y porter la lumière ; que , parmi ses jurisconsuites , si doctes d’ailleurs , une secte s’élève qui déclare préférer la coutume à la loi, et des précédents confus et sans limites certaines , à des codes savamment ordonnés , trahit suaquemque voluptas, mais le goût français ne craint pas la comparaison.

La variété des coutumes devint fort embarrassante lorsque les diverses provinces de la monarchie furent enfin réunies sous l’obéissance du roi , et que les appellations au Parlement devinrent fréquentes. Gomme les juges d’appel ne pouvaient connaître toutes les coutumes particulières qui n’étaient point écrites en forme authentique , il fallait ou que les parties en convinssent , ou qu’elles en fissent preuve par témoins. Il arrivait de là que toutes les questions de droit se réduisaient en faits, sur lesquels il fallait faire des enquêtes par turbes , fort incommodes pour la dépense et pour la longueur (1). Encore ces enquêtes n’étaient pas un moyen sûr pour savoir la véritable coutume, puisqu’elles dépendaient de la diligence ou du pouvoir des parties , de l’expérience et de la bonne foi des témoins. D’ailleurs il se trouvait quelquefois preuve égale de deux coutumes directement opposées dans un même lieu , sur un même sujet. L’on peut juger combien cette commodité de se faire un droit tel que l’on en avait besoin, faisait entretenir de faux témoins, et combien l’étude de la jurisprudence était ingrate, puisque après qu’un homme y avait appris le droit écrit avec beaucoup de travail , ou que , par sa méditation il avait tiré de bonnes conséquences sur des principes bien établis , il ne fallait pour ruiner toutes ses autorités et toutes ses raisons, 1) Voyez ci-devanl, page xiij, la noie 2.