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Page:Antoine Loysel - Institutes coutumières, 1846, I.djvu/40

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INTRODUCTION HISTORIQUE

comme le» érudits de nos jours qu’il ne fallait pas s’arrêter aux dernières rédactions des coutumes , parce qu’elles avaient souvent altéré l’esprit des anciennes , mais qu’il fallait, autant que possible, rechercher les rédactions primitives les plus vieilles qu’il se pourrait trouver, pour y discerner l’origine , la tradition et le véritable esprit de notre droit français.

Cette justice rendue à l’un de nos plus célèbres historiens n’ôte rien au mérite qui s’attache aux recherches et aux découvertes récentes de V École historique moderne ^ et en particulier aux nobles travaux du docte Savigny ;.... mais il importe aussi de maintenir Thonneur des jurisconsultes de notre Francs, et de ne pas laisser accréditer ridée, déjà trop répandue , que l’Allemagne a la gloire de nous avoir en quelque sorte révélé pour la première fois , au xix*" siècle, les véritables origines de notre droit national ! Certes personne n’ignore avec quelle sagacité Cujas , Brisson , Us deux Godefroy, ont fait servir toute Taniiquité à l’interprétation du droit romain ; et quant aux recherches sur les origines et les sources du droit français , qui pourrait oublier ou méconnaître l’érudition et la profonde sagacité qu’ont apportée dans cette partie de la science, des hommes tels que Uumoulin , d’Argentré, Charondas , Du Tillei , l.oyseau , Pasquier , les Pithou , Loysel, Dupuy, Du Cange, Baluze, Laurière, Bréquigny, et tant d’autres qui , s’ils n’ont pas donné une histoire complète et suivie du droit français, ont du moins préparc et amassé les plus riches et les plus solides matériaux. La France a fait plus : non-seulement elle a révélé, par les travaux de ses savants , ce que peut l’esprit de recherche et d’érudition , mais elle a montré au monde ce que peut l’esprit de choix , de méthode et de clarté , par la promulgation de ces (Jodes dignes de servir de modèles à tous les peuples civilisés.