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INTRODUCTION HISTORIQUE

luëine violence qui avait présidé à leur établissement s’employait pour les étendre et les aggraver. Dans un tel état de choses , la condition de la société était sans doute fort misérable , et sans parler des désordres publics , des guerres privées et des pillages dont elles étaient accompagnées, des invasions qui, pendant deux siècles , amenèrent si fréquemment les étrangers en France, et des expéditions qui , par contre , arrachèrent les hommes à leurs foyers pour les conduire en Orient , il est certain que la condition des paysans ou vilains, celle même des habitants des villes , quant à leurs droits civils , h la jouissance de leurs biens , à Texercice de leur commerce , sous le rapport de l’aggravation des charges et des taxes de toute nature, était devenue intolérable. Au milieu de ce chaos , 1* Église , d*abord opprimée comme le reste de la nation , sut bientôt se défendre. Plus éclairée et plus habile, elle passa même assez rapidement de la protection qu’elle avait d’abord réclamée pour les clercs , à la domination sur les laïcs. Elle eut aussi des fiefs et des serfs possédés par des prélats et des abbés ; elle fit peser sa dime sur presque tous les biens du pays ; et bientôt , se servant du prestige qui entoure ce qu’elle a de plus excellent pour arriver à ce qui s’en éloigne davantage , elle eut sa juridiction envahissante, et vit à sa tète des pontifes exailés dont l’ambition entièrement mondaine porta au plus haut degré la hardiesse des prétentions et Faudace des empiétements (1).

Une réaction devenait inévitable.

L’anarchie politique amena les Communes , conmie (1) Le pape Adrien, au vui«’ siècle, est instilué par Gliariemagne ; ci au XI’ siècle Hildebrand , devenu Grégoire VJl , proclame Texcommunicalion el la déciiéance de l’empereur Henri IV, el niérile qu’on lui impute les Diclalus Pap<c> comme élant ie résumé de ses doctrines et des prétentions du saint-sié^e à la domination universelle.