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De même qu’un lys dans la plaine,
Beau d’innocence et de fraîcheur,
Croît sous l’ombrage protecteur
Que lui prête un antique chêne.

   D’une douce et tendre harmonie
Embellis tes jolis accens ;
Aux badinages de Thalie
Accoutumes tes jeunes ans.
Et si le tems qui fuit sans cesse
Doit flétrir, avec tes attraits,
Les fleurs qui parent ta jeunesse,
Le talent ne vieillit jamais.

   Quand à ce cœur muet encor
L’amour viendra se faire entendre,
Alors tu béniras le sort
Qui te donne une mère tendre :
Vas, tu lui rendras à ton tour
Tous les soins qu’un bon cœur procure ;
On ne vole pas à l’amour
Ce que l’on donne à la nature.